Le destin s'acharne sur nous, chérie ! [PV Julie]

Pourquoi moi ? C’était une excellente question ! La vie s’acharnait sur moi, ce n’était pas possible autrement.
J’avais tenté de rétablir le contact avec Julie, ne serait-ce que pour atténuer les tensions qu’il y avait entre nous, mais en plein cours… ouais, il y avait plus intelligent et d’autres moments pour ça. Surtout que connaissant nos deux caractères respectifs, j’aurais du me douter que ça n’allait pas être facile et qu’on allait exploser à un moment ou à un autre en s’envoyant des vacheries et ça, sans vraiment faire discret. Le prof de Métamorphose nous avait grillé et quelque chose de bien. Comme punition, il nous avait collé le soir même à la forêt interdite. Enfin, regardons le bon côté des choses, on avait échappé au récurage de chaudrons ou je ne sais quoi encore de loufoque. De nos jours, les profs ne manquaient pas d’imagination pour nous donner une heure de colle. A croire que ça leur faisait plaisir de trouver des idées folles.

J’avais à peine fini un devoir de Défense Contre les Forces du Mal que l’heure du rendez-vous à la forêt interdite avait sonné. Je me demandais ce qu’on allait devoir faire. En colle avec le garde chasse, c’était lui qui décidait ce que nous allions faire. Il y avait deux options : soit c’était pépère comme corvée, soit ça allait être très chiant. Mais je ne pouvais pas vraiment m’avancer dans ce genre de supposition. J’étais certain de me tromper (ou pas).
La Salle Commune était assez calme ce soir, ce qui m’avait permis de pouvoir y travailler depuis la fin des cours jusqu’à présent. Je n’avais même pas été diné pour pouvoir terminer ce devoir qu’il fallait que je rende demain. Si j’étais pas un type sérieux moi quand je le voulais ? Ouais quand je voulais ! Bah on ne pouvait pas être parfait en tout ! J’avais des résultats correctes alors on n’allait pas se plaindre. Bien que ma mère était persuadée que je pouvais faire encore mieux que ce que je faisais. Ouais, moi aussi je le pensais, mais la flemme !

Le château était plutôt calme dans son ensemble. Bon, il y avait encore pas mal d’élèves qui se baladaient par-ci, par-là étant donné que le couvre feu n’avait pas encore sonné, mais c’était beaucoup plus silencieux que la journée. Bon, je n’étais pas un adepte du silence, même si j’appréciais tout de même le calme quand j’en avais besoin.
J’avais bien fait d’enfiler un sweat-shirt pour cette sortie dans la forêt interdite car il ne faisait pas particulièrement chaud. Il faisait même très frais. Ca ne m’étonnerait pas si la température était à quatre degrés. Franchement, j’espérais que nous ne faisions pas le déplacement pour que dalle et pour se les geler parce que ça allait m’énerver à tous les coups. Il avait intérêt à assurer le garde chasse. D’ailleurs, en parlant de garde chasse, j’arrivais près du point de rendez-vous et constatais qu’il n’y avait personne à l’horizon. Pas même Julie qui avait eu la chance d’être collée avec moi. Bon… Il allait falloir attendre, c’était inévitable…

Julie ne tarda pas à apparaitre. Enfin, ça faisait quand même cinq minutes que j’étais adossé au mur, à côté des grandes portes du château.
Quand elle arriva à ma hauteur, direct elle m’annonça que sa sœur était au courant pour notre heure de colle, tout en ajoutant une touche d’ironie en parlant de tête à tête. Un sourire en coin vint se dessiner sur mes lèvres.

« Faut croire que les nouvelles vont vite » répondis-je.

Je me redressais lorsque Julie ouvrit la porte du hall pour partir en direction de la forêt interdite. Contrairement à ce qu’on pouvait croire, je n’avais pas parlé à Léna de notre heure de colle. Donc, j’ignorais comment elle le savait. Fallait juste croire que ceux qui étaient avec nous en cours avait la langue bien pendue. Je ne voyais que cette explication. Maintenant, si elle était tout autre, j’étais prêt à l’entendre.

En sortant dehors, je fus ravi de constater que j’avais bien fait de prévoir un pull pour ne pas mourir de froid durant notre heure de colle. Sérieusement, les heures de colle dans la forêt interdite étaient beaucoup plus sympas au printemps et en été. En hiver… C’était le châtiment ultime.
Les mains dans les poches, je marchais à côté de Julie à une distance raisonnable en direction de la forêt interdite.
Lorsque nous arrivâmes là-bas, je fus surpris de voir, non pas le garde chasse comme je m’y attendais, mais ma propre mère. Julie semblait aussi surprise que moi de voir qui allait s’occuper de notre heure de colle.
Ma mère nous fixait l’un après l’autre. Elle semblait blasée de nous voir tous les deux. A croire qu’on était les pires du coin !

« Qu’est-ce que vous avez put faire tous les deux ? Julie, tes parents serait déçu d’apprendre que tu t’ais fais collé… Nathaniel, je ne suis pas fière de toi du tout… Enfin bon. Vous allez m’aider ce soir. »

Je levais les yeux au ciel. Ca m’étonnait même pas qu’elle dise qu’elle n’était pas fière de moi. En même temps, quel parent travaillant à Poudlard serait content d’apprendre que son gamin s’est fait collé ? Mais bon, elle devait savoir depuis le temps que je n’étais pas le gamin calme et sage.
Je constatais par la suite que nous n’étions pas les seuls à être collés ce soir. Un garçon qui répondait au nom de Maxence était présent et se tenait près de ma mère la tête baissée. Apparemment, ça ne l’enchantait pas plus que ça de s’être fait collé à la forêt interdite.
Ma mère nous divisa en deux groupes, Julie et moi d’un côté, elle et Maxence de l’autre. La mission du soir ? Voir s’il n’y avait pas d’animaux blessés dans les environs. Ouais… Cool !

Nous partîmes chacun de notre côté dans la forêt. Je sortis ma baguette et murmurais : « Lumos. » Le bout s’illumina, nous permettant de voir un peu où nous mettions les pieds. Personnellement, je me méfiais des racines qui parfois n’en faisaient qu’à leurs têtes. C’était pénible.

« Tu as continué le soin aux créatures magiques ? » me demanda soudainement Julie.

Je secouais la tête.

« Non, j’ai arrêté à la première occasion. »

Sérieusement, avoir cours avec ma mère… Très peu pour moi. Même si elle m’avait harcelé pendant je ne sais trop combien de temps pour savoir pourquoi je ne continuais pas.

Je levais les yeux au ciel quand elle me demanda ce que je pourrais faire sans elle. Les filles… A croire qu’elles étaient forcément existentielles.

« Surement la même chose, mais sans toi » répondis-je.

Bah quoi ? On me tendait la perche, et bien je l’attrapais. J’étais ainsi fait et on n’allait plus me changer. Sauf si moi, je décidais de changer, mais je ne voyais pas pourquoi je le ferais. J’étais très bien comme j’étais.

Nous nous enfoncions de plus en plus dans la forêt interdite, éclairés par nos deux baguettes allumées. Je n’aimais pas particulièrement me promener ici, même si c’était l’endroit idéal pour avoir une bonne montée d’adrénaline. Beaucoup disaient que depuis que Voldemort avait été vaincu, il n’y avait pratiquement rien à craindre de cet endroit. Je n’étais pas tout à fait d’accord et je n’étais pas le seul. Non seulement il y avait des animaux inoffensifs, comme les licornes, mais en plus de ça, il y en avait d’autres qui n’hésiteraient pas à nos broyer les os pour faire de nous leurs repas. Heureusement que nous étions assez expérimentés pour pouvoir nous défendre en cas de danger. Et si nous ne l’étions pas… Il restait encore une dernière solution : courir.
Julie me fit un cours sur le comportement à adopter face à une créature blessée. Je l’écoutais d’une oreille distraite tout en regardant autour de nous pour voir s’il n’y avait rien qui se planquait ou qui se baladait pas loin. C’était une précaution pour éviter d’avoir la trouille de notre vie si jamais une créature ou un animal surgissait face à nous. Je reportais mon attention sur la jeune fille à mes côtés qui venait d’attirer à elle un sac. Elle m’expliqua que c’était la faute de ma mère si elle avait tout mis dans un sac. Tu m’en diras tant…
Le fait que je ne réponde pas ne décourageait pas Julie à continuer ses explications. Je la vis à mainte reprise trébucher.

« Dis, c’est bientôt fini ? » demandais-je avec lassitude.

J’avais arrêté les cours de Soins aux créatures magiques alors ce n’était pas pour qu’on me fasse des cours à côté. Franchement, je ne comptais pas faire carrière avec les animaux donc je ne voyais pas trop en quoi toutes les explications de Julie allaient me servir.

« Oui, je crois que c’est à peu près tout… C’est déjà pas mal tu me diras » me répondit-elle.

A la bonheur !

« C’est même de trop. »

Au même moment, Julie glissa pour la énième fois. Par pur réflexe, je lui attrapais le bras pour éviter qu’elle ne s’étale de tout son long sur la mousse de la forêt. Si elle se cassait quelque chose maintenant, on était bon pour faire demi-tour et pour que notre heure de colle soit reportée pour le lendemain soir. Et franchement, une deuxième escapade là dedans pour trouver des animaux blessés, non merci.
Je la lâchais une fois sur qu’elle était sur ses deux pieds puis continuais la route. Tout semblait calme jusqu’à présent.

« Tout ce que j’espère c’est qu’on tombera pas sur un animal carnivore … ou affamé. »

Je la regardais en fronçant les sourcils.

« Ca porte la poisse de dire des trucs comme ça ! » dis-je aussitôt.

Je n’étais pas spécialement fan de la superstition. D’ailleurs, j’étais le premier à passer sous une échelle ou des trucs dans le genre, et il ne m’arrivait jamais de tuiles. Mais de là à souhaiter des trucs comme ça, c’était toujours le coup pour qu’on tombe dessus.
D’ailleurs, je n’avais pas totalement tord car quelques minutes plus tard, nous nous stoppâmes nets en voyant un truc qui bougeait au loin. Je plissais les yeux pour essayer de voir quelque chose mais là seul chose que je voyais, c’était une sorte de rocher. Enfin, c’était assez gros et surement mis en boule pour ressembler à un rocher. Un cloporte géant ?! Non Nate, un peu de sérieux, s’te plait !
Je dirigeais la lumière de ma baguette vers ce machin pour essayer de voir qu’est-ce que c’était, mais la lumière n’était pas assez puissante pour que je puisse distinguer quoi que ce soit. Il nous aurait fallu le niveau de luminosité au dessus, mais c’était au risque d’attirer d’autres animaux. Déjà qu’on prenait des risques avec notre lumière actuelle…
Je m’avançais de quelques pas quand le ‘rocher’ se mit à bouger. Je me tournais vers Julie :

« Qu’est-ce que je disais ?! Tu portes la poisse avec tes paroles. »

L’espèce de gros caillou était entrain de faire des bruits bizarres. C’était comme des bruits de succions mais avec une pointe de glauque extrême. Je réprimais une grimace de dégout. Je ne sais pas pourquoi, mais ce genre de bruit avait toujours le don de me faire grimacer. C’était comme le sort du « collaporta ». Il y avait toujours le fameux bruit de succion qui me figeait d’effroi. Enfin, là ça n’avait strictement rien à voir, mais c’était un peu dans le même état d’esprit.
J’hochais positivement la tête à la proposition de Julie qui consistait à se tirer discrètement. J’étais 100% d’accord avec cette proposition. Plutôt deux fois qu’une même. La créature qui se trouvait en face de nous n’était pas ce qu’il y avait de plus rassurant dans cette école. Rien avoir avec les licornes qui se barraient en courant quand on s’approchait un peu trop près d’elles.

Tout comme Julie, je marchais légèrement à reculons tout en veillant où je posais mes pieds. Une brindille écrasée était si vite arrivé. D’ailleurs, en parlant de brindille, il y en avait une qui venait de se briser et ce n’était pas moi. Je regardais Julie dont le teint avait viré au livide et quelque chose me disait que c’était la même pour moi.
Je reportais mon attention vers le gros caillou poilu qui se redressait. Il était plutôt grand pour un caillou. D’ailleurs, le grognement qui se fit entendre n’avait strictement rien de sympathique. Mais alors rien du tout ! Sa tête tourna légèrement sur le côté, laissant apparaitre des dents blanches et surtout pointues. Si on s’en sortait vivant, je jurais de ne plus jamais embêter ma petite sœur.

« On court ou on espère que la bête nous a pas repérer ? »

Moi ? Moi j’étais d’avis à détaler comme un lapin histoire de sauver ma peau, et au passage celle de Julie. Mais maintenant, chacun voit midi à sa porte.
Je voulus lui répondre mais aucun son ne sortit de ma bouche pour la simple et bonne raison que la créature en question était à présent sur ses deux pattes arrières et s’était tournée vers nous. J’ouvris de grands yeux lorsque mon cerveau reconnut la créature qui se trouvait devant nous : un loup-garou.

« On est mort… » murmurais-je.

Et c’était pas peu dire.
Contrairement à moi, Julie décida de faire quelque chose, histoire qu’on s’en sorte vivant. Malheureusement le sortilège rata sa cible, ce qui énerva encore plus le loup-garou qui ne semblait pas spécialement content de se retrouver face à nous. Pourtant, on arrivait à être sympathiques quand on le voulait.
Lorsque j’entendis Julie crier « cours » mon sang ne fit qu’un tour avant que je ne me mette à courir par là où nous étions venus. J’avais, au passage, embarqué Julie en lui attrapant la main.

J’ignorais vers où nous nous dirigions comme ça, mais on y allait et tête baissée. Personnellement, je me voyais mal me mettre à réfléchir pendant qu’on avait un loup-garou qui nous coursait. Je ne sais pas combien de temps nous avions courut mais on arriva face à une grotte dont j’ignorais totalement l’existence. Sans nous arrêter, nous pénétrâmes dans l’obscurité humide de la caverne.
Ce fut assez loin dans la caverne que je me décidais de m’arrêter. Ca ne servait plus à rien de courir maintenant.
J’avais le souffle coupé tellement je venais de courir. En fait, j’avais tapé le sprint de ma vie et je ne voulais pas recommencer. De toute façon, je doutais fort que mes jambes soient de nouveau capables de ce même exploit.
Je sentis Julie glisser contre la paroi de la caverne. Je tenais toujours sa main dans la mienne.

« J’ai connu mieux » répondis-je en haletant.

Et c’était plutôt facile à démontrer. Ce n’était pas tous les jours qu’on se faisait poursuivre par un loup-garou.

« Et toi ? » demandais-je par la suite.

J’attendis sa réponse tout en observant un peu les alentours. On ne voyait quasiment rien dans cette grotte ce qui n’était pas plus mal parce que c’était un désavantage pour le loup. Sans compter son odorat avec lequel il nous retrouverait sans problème.

Le silence était roi dans cette grotte. C’était rassurant. Au moins, le loup-garou ne nous avait pas suivit jusqu’ici.
Ma respiration semblait redevenir normale. Elle ne s’entendait plus à des kilomètres à la ronde, ce qui était plutôt bon signe. C’était de même pour Julie, toujours assise, dos contre la paroi.
Plusieurs minutes s’écoulèrent et j’écoutais le moindre bruit qui venait de l’extérieur. Enfin, je n’avais pas l’ouïe fine à ce point, mais bon, il fallait faire avec ce qu’on avait et nous n’avions pas grand-chose. Finalement, je baissais la tête vers Julie.

« Je pense que c’est bon » fis-je. « S’il était dans le coin, il aurait sauté sur l’occasion qu’on soit là dedans pour nous piéger. »

Or ça faisait quand même plus d’un quart d’heure que nous devions être là et il n’y avait pas un seul loup-garou dans le coin.
J’aidais Julie à se relever sur ses deux jambes. J’avais toujours sa main dans la mienne lorsque nous prîmes la direction de la sortie. Cependant, mon instinct me dicta d’aller voir en premier si c’était bien R.A.S. Je m’arrêtais à moins de trois mètres de la sortie.

« Reste là. Je vais voir s’il n’y a vraiment plus rien. »

On n’était jamais trop prudent. Je lâchais la main de la jeune fille et m’avançais doucement vers la sortie. Une fois à ce niveau, je fis un pas vers l’extérieur, puis un deuxième, un troisième etc… jusqu’à être à environ cinq mètres de la grotte. Je regardais à gauche et à droite pour voir s’il n’y avait vraiment rien. Tout me semblait normal. Il n’y avait pas un seul branchage qui bougeait et pas d’yeux jaunes qui me guettaient.
Je me tournais vers la grotte où Julie m’attendait.

« C’est bon, tu peux sortir, il n’est pas… »

Je n’eus pas le temps de terminer ma phrase. Je me retrouvais plaqué sur le sol avec un truc lourd au dessus de moi. Je n’avais rien vu arriver. J’écarquillais de grands yeux (j’allais faire concurrence au souaffle) en voyant les dents acérées juste au dessus de ma tête. J’étais complètement paralysé. J’avais peur, ouais, je l’avouais. Mais n’importe qui le serait, même un maboule psychopathe. J’étais tenté de dire : « Gentil toutou » mais je savais que ça allait l’énerver plus qu’autre chose. Je ne savais pas vraiment ce qu’il attendait, mais il soufflait son haleine fétide à la figure.
Je cherchais vainement ma baguette qui se trouvait dans ma poche de jean, mais je n’arrivais pas à l’attraper car mon bras était coincé. C’était bien ma veine. Je commençais sérieusement à perdre mon calme tandis que la panique me gagnait. De mon autre main, je cherchais à tâtons quelque chose, n’importe quoi qui pourrait retirer le loup-garou de sur moi. Finalement, ma main se referma sur une pierre assez grosse. D’un coup sec, je lui fracassais la roche sur la tête. Un couinement de douleur se fit entendre mais je n’avais pas réussi à le retirer de là. Je m’apprêtais à recommencer mais une douleur vive me transperça l’épaule, m’arrachant un hurlement de douleur.

Je pensais les loups-garous trop bêtes pour tendre des embuscades, mais il allait falloir que je révise mon jugement. Tout du moins si j’arrivais à m’en sortir vivant car j’avais beau essayer de repousser celui qui avait planté ses crocs dans mon épaule.
A cause de la douleur, ma vision était floue. J’avais l’impression d’avoir besoin de lunettes pour voir correctement alors que c’était stupide, j’avais une très bonne vue.
Je tentais encore et encore de me dégager, mais rien y faisait, plus je bougeais, plus le loup-garou raffermissait sa prise. On avait du m’entendre hurler à des kilomètres à la ronde.

Brusquement tout s’arrêta. J’avais entendu le sortilège de stupéfixion et il avait frappé la créature qui ne bougeait plus. Je rassemblais les dernières forces qui me restaient pour me dégager et réprimais un cri de douleur lorsque je fus contraint de retirer la gueule du loup de mon épaule.
Lorsque je réussis à me dégager complètement, je rampais de quelques mètres histoire de mettre de la distance entre moi et cette bestiole.
Je regardais mon épaule douloureuse et constatais que ma veste était imbibée de sang. Mon tee-shirt devait être dans un état encore pire.
Julie vint vers moi. Je levais les yeux sur elle tandis qu’elle observait mon épaule. Lorsqu’elle me demanda de retirer ma veste, je m’exécutais. Par habitude de retirer rapidement ma veste, je fis un geste brusque qui me stoppa net à cause de la douleur. Finalement, j’optais pour la douceur. Je retirais donc ma veste lentement. J’avais réussi à retirer une manche quand Julie me demanda de me dépêcher pour ne pas avoir un deuxième loup-garou sur les bras. Je me stoppais net. J’avais carrément omis ce détail… J’avais été mordu et par la même occasion, j’étais contaminé. Rien ne pouvait être pire !

« Ouais bah minute, c’est pas facile avec un bras en moins. »

Je me dépêtrais tant bien que mal de ma veste et jetais un oeil à mon tee-shirt qui du bleu avait viré au rouge. Enfin violet dans l’obscurité. Génial… J’avais la poisse. Je soupirais d’agacement.
J’écoutais distraitement Julie qui souhaitait faire une expérience sur ma petite personne. J’hochais la tête silencieusement. Je n’avais pas trop le choix.
Je me retrouvais donc allongé sur la terre sans pouvoir bouger. Je n’avais qu’à attendre que ça se passe, même si ma blessure me lançait de plus en plus.
Elle n’agit pas de tout de suite sur moi. Elle alla d’abord tester son sortilège sur le loup-garou toujours inerte à côté de nous. Bonne idée ! Je n’avais pas envie de me retrouver avec je ne sais trop quel membre en plus si le sortilège foirait. Puis elle revint vers moi et leva son sortilège qui me maintenait cloué au sol puis me lança le même sortilège qu’au loup-garou. Contrairement à ce que je pensais, je ne ressentis rien de particulier. Le sortilège ne devait pas vraiment être fait pour faire mal. Enfin bon, qui vivra verra !

« Boule de poils n°1 n’est pas redevenu humain, le second sort devrait t’empêcher de devenir une boule de poils n°2. Je ne sais pas pour combien de temps. »

Je me redressais tant bien que mal, évitant de trop bouger l’épaule droite.

« Merci. »

Franchement, je n’avais pas envie de me transformer maintenant. Il valait mieux que je digère l’info avant de la vivre. C’était surement mieux pour ma santé mentale.
Julie s’agenouilla de nouveau à côté de moi. Je me laissais faire pendant qu’elle désinfectait la plaie, serrant les dents à chaque fois qu’elle appliquait le produit sur la chair à vif.

Une fois le bandage terminé, j’enfilais mon tee-shirt puis me relevais. Je risquais un coup d’oeil vers le loup-garou qui ne bougeait toujours pas. J’espérais qu’en plus du sortilège, les coups de pierres qu’il avait pris sur la tête contribuaient à l’assommer aussi longtemps que possible. Je n’avais pas envie de courir à nouveau.
Je fus légèrement surpris de sentir Julie contre moi. Je baissais la tête pour la regarder tandis qu’elle enroulait ses bras autour de moi. Je ne pus m’empêcher de la serrer contre moi.

« Excuse-moi Nath’ »

« Pour ? »

« - Pour ? »

Pour… pour quoi ? Je ne sais pas vraiment… Pour ne pas être arrivée avant qu’il se fasse mordre ? Pour l’heure de colle ? Pour m’être disputer ? Pour l’avoir embrasser ?

« - Pour tout ?»

Ca résumait mes pensées. Je continuais à la tenir dans mes bras, et je sentais les larmes monter de plus en plus. Je restais un moment contre lui pendant qu’un silence étrange s’installait. Le loup garou était immobile et sans sa présence on aurait put croire que presque rien ne s’était passé. Enfin il fallait aussi oublier le sang qui imprégnait les vêtement de Nathaniel. Je renforçais mon étreinte une dernière fois avant de m’éloigner et d’essuyer mes yeux. Finalement je cherchais de quoi occuper mon esprit quelques secondes, juste de quoi faire le vide. Le loup garou s’avéra idéal pour ça.

« - Petreficus totalus ! »

Là comme ça on était sur qu’il ne se remettrait pas à bouger. Je m’en approchais pour tenter de voire si, par hasard, il y aurait un indice sur la véritable identité du monstre. Monstre… Nathaniel en était-il un maintenant ? Et mon grand père ? Je restais à réfléchir un instant… Non Nath n’était pas un monstre, en revanche la créature face à moi je ne pouvais que la voire comme ça et la haïr. Je me retournais.

« - Je resterais avec toi le mois prochain. Il faudra que tu t’isole avant le coucher du soleil, je t’accompagnerais.»

Je m’approchais de lui et le fixais bien droit dans les yeux et lui prit la main.

« - N’essaye même pas de m’en dissuader. Je t’aime trop pour te laisser seul et te craindre. »

Ca frôlait la déclaration et je restais un instant à me mordre les lèvres, mais peut être que Nathaniel ne s’en était pas rendu compte… Surement il devait être très occuper. De toute façon un autre problème tout aussi épineux se profilait que dire à Lily ? Elle allait paniquer… et on ne pouvait que difficilement lui mentir, tel que je la connaissais elle était bien capable d’envoyer Nath chez elle et de l’interdire de retourner à Poudlard… Que faire du loup garou aussi ? Si on le ramenait avec nous je n’imagine même pas la réaction de cette dernière.

Je restais immobile la main dans celle du jeune homme et mes yeux toujours plonger dans les siens, à la recherche du moindre indice sur son état d’esprit. J’avais besoin qu’il dise quelque chose sur ce qu’on devait faire, mais il avait surement d’autre chose à penser… Je gardais ma main dans la sienne regrettant l’étreinte de ses bras. A défaut je fis la seule chose qui me paraissait un temps soit peu utile.

« - Accio chemise et sweat-shirt. »

Ca me fit prendre conscience que mes propre vêtement était eux-mêmes imbibé de sang, quelle idée aussi de le prendre dans mes bras.

« - Accio pull et t-shirt. »


Qu’est ce qu’on ferait sans le sortilège d’attraction ? Les vêtement ne tardèrent pas arriver, j’avais fait venir pour Nath une chemise blanche que j’aimais beaucoup sur lui, c’est bête mais c’était le premier vêtement qui m’était venu l’esprit. Quant au sweat, s’en était un parmi tout ceux qu’il avait.

Je le lâchait pour attraper mes vêtements, et retirais rapidement mon pull actuel, je le glissais dans mon sac. Une légère emprunte de sang s’était formée sur le T-shirt. J’hésitais un instant avant de me retourner pour enlever mon actuel haut et le remplacer le plus rapidement possible. La pudeur, vous savez ce que c’est… Une fois changer je décidais de mettre fin au silence.

« - Pour Lily… »

J’allais poursuivre avec un ‘‘on fait quoi ?’’ mais je m’arrêtais en plein milieux. Incapable de poursuivre ma phrase, en grande partie à cause de tout ce qu’elle impliquait.

« - On ferait mieux de chercher notre chemin pour ressortir… »

[hrp : en théorie la pleine lune ne dure qu'une période de la nuit, puis c'est finit... Ca va une transformation tout les mois ^^]

Pour tout ? Oui, ça m’allait parfaitement. Même si tout n’était pas vraiment de sa faute. Je me demandais tout de même ce qu’elle entendait par tout, mais je n’avais pas envie de poser la question maintenant. Je la lui poserais un autre jour quand je n’aurais pas la flemme. Ou plus tard quand on sera sorti de là et surtout, loin du danger.

Au bout de quelques minutes, Julie me lâcha et recula. J’avais une furieuse envie de la reprendre contre moi mais elle me fit rappeler qu’on avait un loup-garou juste à côté en lui lançant un nouveau sort. Bon, il était immobile, mais il restait un loup garou quand même. Il en était un et j’en étais un aussi maintenant. Il allait falloir que je me fasse à cette idée.
Je le fixais comme j’aurais fixé n’importe quoi d’autre. En fait, je le regardais sans le voir. J’étais perdu dans mes pensées. Tellement perdu que je ne répondis même pas lorsque Julie déclara qu’elle me tiendrait compagnie le mois prochain pour… pour… PARDON ?!
Je la regardais s’approcher de moi à nouveau puis elle me prit la main.

« N’essaye même pas de m’en dissuader. Je t’aime trop pour te laisser seul et te craindre. »

C’était… gentil de sa part, mais franchement, est-ce que ça valait la peine qu’elle se mette en danger pour me tenir ‘compagnie’ ?
Je soupirais. Je n’avais pas envie de la mettre en danger le mois prochain. Mais pour ce soir, il était inutile de parlementer. Je verrais ça dans quatre semaines. Même si Julie était la descendante d’un loup-garou, je n’avais pas envie qu’il lui arrive quoi que ce soit, surtout que s’il lui arrivait quelque chose, ça allait être de ma faute et je ne pensais pas pouvoir dormir avec ça sur la conscience.

Nous étions toujours plantés au même endroit lorsque Julie fit apparaitre des vêtements propres. J’attrapais ma chemise et mon sweat-shirt. Ceux que je portais étaient bons pour aller à la poubelle.
Je défis mon sweat actuel ainsi que mon tee-shirt le plus rapidement que me permettait mon épaule blessée et me rhabillais avec les vêtements propres. Ca faisait du bien de ne plus avoir de sang partout sur soit. Mais il allait quand même falloir que je passe par l’infirmerie pour que Mrs Pomfresh voit ça.

« Pour Lily… »

Julie ne termina pas sa phrase. C’était inutile, même si c’était un secret que je n’allais pas pouvoir garder pour moi très longtemps. Il allait falloir que je mette au courant ma mère et ce sans l’affoler. Ce qui n’était pas une mince affaire car elle avait tendance à s’inquiéter pour le moindre bobo.

« Je trouverais un truc. » lui assurais-je.

Après tout, c’était ma mère non ? Et puis, maintenant que c’était fait… Il n’y avait plus moyen de faire marche arrière. Sauf si je faisais appel à tante Hermione pour qu’elle me prête son retourneur de temps. Enfin, il ne fallait pas trop rêver non plus.

Je hochais positivement la tête lorsque Julie me proposa de chercher notre chemin de retour. En même temps, on n’allait pas camper là près du loup-garou. Même si savoir qui était l’abruti qui m’avait mordu me démangeait. Bah j’aurais une autre occasion de le démasquer. Mieux valait pour lui qu’il ne fasse pas parti de l’école.
Nous allions nous mettre en route lorsqu’une idée farfelue me vint à l’esprit. Julie avait commencé à avancer lorsque je l’attrapais par le bras et la tournais vers moi pour lui planter un baiser sur les lèvres.

« Moi aussi je t’aime, cousine ! » fis-je en souriant.

Puis je commençais à marcher…

Il trouvera un truc… Ouai, pourquoi pas… Trouver un truc pour Lily je veux bien, mais Pomfresh elle ne risquait-elle pas de le répéter ? Je jetais un dernier regard au loup garou… Si personne ne le découvrait il resterais pétrifier pour toujours, pas que ça me dérangeait mais je ne pourrait pas rester tranquille en sachant que je l’ai laisser dans la forêt, aussi je prit soin de repérer l’endroit et me promit de me concentrer scrupuleusement sur le chemin du retour. Ensuite je pourrais toujours envoyer de façon anonyme un mot au Directeur pour lui signaler le loup garou. Ca me paraissait un projet qui tenait assez bien la route, de toute façon je n’eut pas vraiment le temps de me concentrer d’avantage dessus car je me trouvais attraper, retourner et embrasser… sans vraiment avoir eut le temps de me rendre compte de quoi que ce soit. Un petit air de déjà vu, non ?

« - Toi aussi tu … Toi aussi ?! Hey j’ai jamais rien dit ! »

Certes… Mais j’en pensais pas moins. Je le regardais marché devant et restais planter là… Un peu bêtement je dois dire. Finalement je finis par le rattraper, et glissais ma main dans la sienne. Un nouveau silence, mais très différent de tout ceux qu’on avait eu, plutôt serein. Je jetais un regard a mon cousin… ou mon petit ami ? les deux ?

« - Peut être qu’un jour on aura le droit à un baiser qui n’aura rien de surprenant et inattendu. »

C’était pas des reproche, j’avais garder mon ton naturelle qui, il est vrais est très proche de l’ironie. C’est dingue comment il pouvait trouver le moyen de sourire après tout ça, et de me faire sourire. Je le regardais un bref instant, mais cette fois ci avec plus d’attention. Quelle autre face de son caractère pouvait-il bien me cacher ?

«- Nate. » je sais prendre subitement un ton sérieux, surtout chez moi, ça pouvait surprendre. « - Je t’aime… Enfin en tout cas je tiens plus à toi qu’à un ami ou à un membre de ma famille, enfin tu restes quand même mon meilleur ami… mais, on devrait peut être attendre un peu avant d’en parler autours de nous ? Je veux dire… enfin je me vois mal balancer ça au prochain repas de famille. »

C’était mes principal crainte à ce sujet, le regard de nos proche. Oh je ne m’inquiétais pas pour Lena, ma sœur était complètement cinglé et doit rêver de nous voire ensemble depuis… depuis très longtemps, ni de Viviane la dernière sœur de Nate, en revanche j’avais le vague sentiment que Diane et Orion ne le prendrait pas aussi bien, et me mettre a dos le grand frère de Nate était ma dernière envie (déjà qu’avec Diane ça ne collait pas du tout), quant à Jareth… Mon frère était adorable mais tellement imprévisible… Inutile de créer la panique.

« - Oh… Et avant d’en parler à Diane, si l’envie t’en prend, précise lui que les sortilège impardonnable sont toujours passible d’emprisonnement à Azkaban… »

Là c’était mon caractère qui revenait au galop, incapable de rester sérieuse plus de deux minutes chrono en main. Non sérieusement, la réaction de Diane était vraiment ce qui me faisait le plus flipper en l’instant présent.

« - Au fait, tout à l’heure, ce que j’ai dit sur les baisers… c’était un message subliminal. »

A bon entendeur.

« Toi aussi tu … Toi aussi ?! Hey j’ai jamais rien dit ! »

Bingo ! Sans regarder derrière moi, je balançais :

« Vraiment ? Pourtant, c’est la deuxième fois que je l’entend ! »

La première fois, c’était à la Grande Salle le jour de notre dispute. Si je me souvenais bien elle avait dit un truc du genre : « Que je te dise que je t’aime et que je veuille sortir avec toi ?! » et là, il y avait le « Je t’aime trop pour te laisser seul et te craindre ». Bon, okay la deuxième fois, on pouvait aussi sortir ce genre de phrase à un ami mais il fallait être idiot pour ne pas comprendre le sous entendu. De plus, je n’étais pas un idiot donc c’était Julie qui avait parlé en première.
Cette dernière finit par me rejoindre et glissa sa main dans la mienne. Je lui adressais un sourire puis reportais mon attention droit devant moi. Il fallait qu’on retrouve notre chemin or j’étais incapable de savoir d’où on venait. Je n’avais pas vraiment pris le temps de regarder vers où on courrait lorsqu’on avait encore le loup garou à notre poursuite.

« Peut-être » répondis-je lorsqu’elle fit allusion au baiser qu’on pourrait peut-être avoir un jour.

C’était clair que ça n’allait pas être aussi simple, mais ce n’était pas comme si je n’en avais pas conscience. Ca allait être compliqué, mais il fallait savoir ce qu’on voulait dans la vie et si pour ça il fallait se battre, et bien j’étais prêt à la faire.
Les paroles suivantes de Julie étaient quelque peu évidentes. Il était clair que je n’allais pas aller annoncer ça à la prochaine réunion de famille.

« Je ne suis pas assez suicidaire pour ça » fis-je.

Et je n’avais pas envie de mourir tout de suite. Je tenais encore à ma peau et espérais vivre encore quelques années avant de claquer. Même si nul ne savait quand son heure arriverait, au moins je pouvais me dire que mes parents ne me lanceraient pas un avada kedavra direct après la nouvelle. Tout du moins, il fallait l’espérer.
Un petit sourire en coin naquit sur mes lèvres lorsqu’on en vint au sujet ‘Diane’, il était clair que c’était surement le sujet le plus sensible de cette histoire. Déjà que les deux filles ne s’entendaient pas… Ca allait être pire, j’en étais certain.

« Je lui passerais le message, même si ça ne servira à rien. Après tout, Diane est une Malfoy. »

Et j’en savais quelque chose étant donné que ma sœur et moi étions surement les deux pires des quatre frères et sœurs. Mais on nous pardonnait. Nous étions ainsi fait alors plus personne ne pouvait plus rien pour nous. Heureusement d’ailleurs parce que la vie serait moins drôle.

Je lâchais la main de Julie et passais mon bras autour de ses épaules. Je lui levais la tête vers moi et l’embrassais à nouveau. Maintenant que je pouvais le faire, je n’allais pas m’en priver.

« Si tu veux un baiser, demande la prochaine fois au lieu de faire passer des messages codés. »

C’est vrai que j’étais le frère de Diane et que contrairement à elle, je n’avais aucune envie de torturer Julie. N’empêche que je me demandais encore ce qu’il avait bien pu se passer entre les deux filles pour qu’elles viennent à se détester à ce point. Il faudrait que je pose la question un de ces quatre. Ce serait un mystère de la vie en moins à résoudre.

« Mes neurones fonctionnent très bien, je te remercie de t’en préoccuper autant ! »

C’était elle qui avait lancé une phrase énigmatique à propos des baisers et c’était moi qui avait pigé où elle voulait en venir. Enfin bon, il était inutile de polémiquer des heures là-dessus, ça ne servirait à rien. Je n’avais pas envie d’une dispute à propos du langage codé. Je pense avoir eu assez d’émotions pour ce soir. Le reste pouvait éventuellement attendre demain où un autre jour voir jamais au meilleur des cas.

Comme Julie le disais si bien, je n’étais pas parfait et elle non plus. J’arquais un sourcil lorsqu’elle commença à se comparer à de la marchandise que personne ne rembourserait. Alors là, c’était trop fort.

« Pourquoi tu te compares à un produit de consommation ? Et puis t’inquiète pas pour les petites lignes, maintenant que je t’ai, je ne compte pas te lâcher. »

Même si la famille allait dire le contraire. Comment je le savais ? Parce que c’était un peu trop évident à mon gout et généralement, je n’avais pas si tord que ça quand je présentais quelque chose.
Pour appuyer mes paroles, je déposais un baiser sur son front et lui pris la main. J’entrelaçais mes doigts avec les siens tout en continuant de marcher vers le chemin qui nous semblait le plus juste pour retourner à la lisière du bois.
De nouveau, j’écoutais un peu autour de nous, attentif au moindre bruit. Intérieurement, je priais pour ne pas qu’une autre créature n’apparaisse d’un coup et nous oblige à faire demi-tour en courant. Je n’avais qu’une envie, allé me coucher, bien que ce n’était pas pour tout de suite car dès que nous aurons retrouvé ma mère, elle allait m’envoyer à l’infirmerie et plus vite que prévu.

Julie en vint à me parler de Léna, sa sœur qui était également à Serpentard. Elle me parla plus particulièrement de son don de Vélane qui ensorcelait tous les garçons des alentours.

« Et bien… Disons que pour celui qui ne s’y attend pas, c’est très attractif. Un peu comme un môme a qui on montrerait une glace. Et oui on est obligé de regarder. »

Il n’y avait pas à dire, Léna savait contrôler son don et elle en mettait à profit dès que l’occasion lui semblait bonne pour le faire.

« Mais ne t’inquiète pas, pour ma part, ça fait belle lurette que ça ne me fait plus rien, ou presque. »

Quand on était habitué à côtoyer une Vélane, autant dire tout de suite qu’il fallait apprendre à résister à l’envie de lui sauter dessus. Je connaissais Léna depuis que nous étions en couche culotte donc j’étais plus que sincère lorsque je disais que ça ne me faisait quasiment plus d’effet.

Je ne m’attendais pas vraiment à ce que Julie me demande quand est-ce que je m’étais rendu compte que je l’aimais plus qu’une simple parente ou amie. Je restais silencieux un instant et quand je m’apprêtais à répondre, un bruit attira mon attention. Je n’étais pas le seul à l’avoir entendu car Julie s’écarta de moi rapidement. Je discernais une voix assez lointaine qui s’approchait. Cette voix nous appelait d’ailleurs.
Au bout de quelques secondes, ma mère apparut en compagnie de l’autre élève qui avait reçu une heure de colle. Maxence, si je me souvenais bien.

« Ah ! Vous voilà ! Ca fait près d’une demi-heure qu’on vous cherche tous les deux ! »

Génial ! Nous aussi maman, on est content de te revoir !

« Je peux savoir où vous étiez ? »

Je soupirais. Maman qui essayait de jouer les profs sévères.

« On a eu quelques complications », fis-je simplement.

Ma mère nous dévisagea un par un puis reporta son attention sur moi.

« Nathaniel, où sont tes vêtements que tu avais tout à l’heure ? »

Bingo ! Non seulement ma mère savait exactement ce que je portais au premier coup d’oeil, et non seulement, elle arrivait à savoir si je m’étais changé ou non. Je regardais Julie, tout en cherchant à savoir s’il fallait lui dire ou non la vérité. En fin de compte, ça ne servait à rien de la lui cacher étant donné qu’elle allait forcément le découvrir à un moment ou à un autre.

« On a été attaqué par un loup-garou. Julie s’en est bien sortie contrairement à… »

« QUOI ?! »